Le pianiste et la spécialisation consciente de chaque geste.
L’ été est bien là, avec son conseil lecture pour les musiciens, et pianistes :
« Indispensable dans un salon » : ainsi Flaubert qualifie-t-il laconiquement le piano dans son Dictionnaire des idées reçues. Autour du pianiste virtuose, monstre sacré de l’estrade de concert, nimbé d’une aura de solitaire, s’est tissée une véritable légende. Michelle Biget est Maître de conférences à l’Université de Haute-Normandie et Docteur d’État en Histoire de la Musique. Son essai : « Le geste pianistique », interroge sur ce que l’auteur conçoit comme gestes, gestes corporels et postures physiques, mais aussi gestes musicaux responsables d’énoncés sensoriels.
Honnêtement c’est un ouvrage difficile à lire lorsqu’on n’a pas une culture musicale solide, mais l’auteur aborde à de nombreuses reprises la connexion entre le geste et le son.
Extraits : 
En complément, et bien plus accessible, je vous suggère cette interview de Dominique Merlet , elle est tellement formidable et complète que j’y consacrerai un post prochainement.
Le toucher : est-ce un geste ? Une sensation ?
Les deux, il y a forcément des gestes pour obtenir un certain résultat et donc à l’arrivée, sur le clavier, il y a une sensation. C’est évident que si on a un geste qui est en caressant, par exemple, la sensation n’est pas la même que si l’on a un staccato sec pour imiter, par exemple, un basson et que là on percute un petit peu, la sensation n’est pas la même sur le clavier et le geste n’est pas le même non plus. Cela part de l’imagination sonore, de la tête ; quand même, c’est la tête qui commande, ce sont les oreilles qui commandent, et cela aboutit à certains gestes. C’est là où l’on voit la qualité du pianiste. Il y a des pianistes qui jouent tout avec les mêmes gestes, le même son, ce n’est pas très intéressant.
