De l'haptonomie à l'haptique, Y a pas de mots pour le dire, il faut sentir

De l'haptonomie à l'haptique, Y a pas de mots pour le dire, il faut sentir

« Y a pas de mots pour le dire, il faut sentir. » Christel Sola

Découvrant le mot haptique récemment, je tentais d’en expliquer le concept à un ami… pas évident sans avoir approfondi le sujet. Il m’a alors demandé si le terme avait une racine commune avec l’Haptonomie…bien sur. Evidence. Sans parti pris de ma part, voilà deux introductions (et je me mets à rêver de la machin à « caresser « les petits vieux dans les maisons de retraite..oui arrêtez de hurler intérieurement ….un humain ce serait mieux) 

L’haptonomie est une science humaine, qui nous amène à redécouvrir des facultés innées chez l’être humain, ouvrant à une présence et à un toucher affectif que l’on qualifie de « présence psycho tactile ».

Le mot Haptonomie est constitué à partir du grec ancien :
. Haptein : je touche, je réunis, j’établis une relation, je rends sain, etc.
. Hapsis : le tact, le sentiment, le sens.
. Nomos : la loi, la règle.

Les grecs anciens établissaient une subtile différence entre un toucher pragmatique et « l’hapsis », toucher affectif, sécurisant, unifiant et instaurant une relation.
L’haptonomie a été découverte et modélisée par Frans Veldman qui la nomme « Science de l’Affectivité ».

Il s’agit avant tout de découvrir et déployer les « facultés haptiques » innées restées en friche du fait de notre éducation et de notre mode de vie :
haptonomie. Affiner son ressenti.
. Habiter chez soi (=dans son corps) et déployer le sentiment de corporalité animée.
. Découvrir la stabilité physique et psychique par la Sécurité de Base.
. Développer la présence à soi, s’ouvrir à l’autre et au monde.
. Toucher et être touché, ressentir le contact psycho-affectif, psycho-tactile.
. Se sensibiliser à la présence relationnelle et spatiale.nahaufnahme fuß vom baby mit hand
. Déployer nos facultés de présence affective.
. Éveiller notre sentiment d’être là, en nous ouvrant à l’autre et au monde.

Tiré de « Qu’est-ce que l’haptonomie ? » Publié le 7 décembre 2007 par Marie-Noëlle Maston

L’haptique : Mot encore petit, mais pas destiné à le rester. Haptique est un adjectif qui désigne des interfaces qui donnent des sensations par le toucher. L’une d’elle est devenue relativement populaire, il s’agit du joystick (ou du volant) à retour de forces, qui a commencé à se répandre à la fin de 1997. L’idée est de compléter la panoplie visuelle (l’écran, l’imprimante) et sonore de l’ordinateur par des dispositifs plus sensuels. On pense immédiatement à l’érotisme, mais on attend encore.

Plus connus aujourd’hu’ :

– La veste KOR-FXdont Les zones de vibration sont programmables, la veste est ajustable et cela fonctionne avec n’importe quelle source audio ayant une sortie jack. http://www.entertherift.fr/p1332-actualite-kor-fx-la-nouvelle-veste-haptique.html

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Haptique est un mot directement repris de Deleuze (dans Francis Bacon, Logique de la sensation, éditions de la différence, chap 14), qui lui-même citait Riegl, historien de l’art autrichien de la fin du XIX°. Pour Riegl, l’art évoluait – progressait- de l’haptique à l’optique. D’une sensation venue de la peau, le toucher (Haptein en grec veut dire toucher) vers celle qui sait se contenter de l’œil seul (optique). Riegl écrivait aux débuts de l’art abstrait, on voit à quoi il pensait.

Qu’est-ce que l’haptique ?

L’haptique concerne l’étude du sens du toucher, au sens large. On peut décomposer notre interaction avec des objets par le biais de notre main par exemple, de la façon suivante:

Le sens kinésthésique: c’est la sensation des forces. Notre système moteur nous informe en permanence de la position de notre bras, ainsi que des efforts que nous effectuons pour le mouvoir. Lorsque nous effectuons un effort mais que notre bras ne bouge pas, nous avons une sensation de force. C’est pas exemple le cas lorsque nous appuyons notre bras sur une table.

Le sens tactile: c’est la sensation des textures. Au bout de nos doigts (et plus largement sur notre peau), nous possédons des capteurs de pression qui nous donne une information sur le relief de l’objet. C’est ce qui nous permet de différencier facilement un objet lisse d’un objet rugeux, par exemple.

Le sens thermique: c’est la senstation de froid ou de chaleur. Cette sensation nous renseigne sur deux points: tout d’abord, la température de l’objet par rapport à notre doigt (quand notre doigt est froid, les objets nous paraissent plus chauds). Ensuite, la nature de l’objet. Même si un morceau de bois et un morceau de métal sont à la même température, nous les percevons différement. Pour nous, le métal est plus “froid” que le bois.

Ces différents sens sont encore mal connus, par exemple, quelle est notre capacité à distinguer les objets uniquement par leur caractéristiques thermiques ? Est-ce que la vision est plus, ou moins importante que ce l’on ressent avec nos doigts pour connaitre un objet ? Ces aspects impliquent aussi l’étude de l’humain, afin d’indentifier nos forces et nos faiblesses concernant le sens du toucher, ce qui permet de les exploiter ensuite (par exemple en utilisant des illusions). C’est lors de cette phase d’étude que l’infohaptie prend toute sa dimension.

Pour aller plus loin : Nous allons maintenant examiner comment chacune de ces sensations peut-être rendu avec les moyens actuels.

Exemple de bras haptique pour le sens kinésique (http://www.eng.uwaterloo.ca/~fhaque/)

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C’est, de loin, le sens qui a suscité de part le monde le plus de travail de recherche. La raison en est double: tout d’abord, c’est le sens le plus pratique, c’est celui qui nous sert à mouvoir les objets. Ensuite, c’est aussi le plus facile à restituer, puisqu’il suffit de contraindre l’utilisateur (en ce sens, une table pourrait être un dispositif haptique extrèmement primitif, puisqu’elle empêche d’aller en dessous). Cela est fait par l’intermédiaire de bras motorisés, à l’instar des bras de robots. Ces bras permettent de restituer des forces, en trois (uniquement les translations) ou en six dimensions (les translations et les rotations).

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