La Légende de la Kora

La Légende de la Kora

La légende rapporte que les premières koras étaient jouées par des djinns (esprits surnaturels). Un jour, le grand roi Soundiata se promenait le long d’un fleuve en compagnie de son ami Balafacé-Kouyaté lorsqu’il entendit pour la première fois cet instrument. Il s’aventura dans les eaux du fleuve et l’arracha des mains du Génie musicien. Une fois revenu sur la berge, Soundiata fit résonner la kora puis, ravi, la tendit à son ami qui en joua à son tour. « C’est encore plus agréable de l’entendre que d’en jouer », s’exclama Soundiata. « Dorénavant tu joueras pour moi. » C’est ainsi que Balafacé-Kouyaté devint l’ancêtre des griots, poètes, historiens et conteurs qui firent entendre la kora à la cour des empereurs mandingues et transmirent jusqu’à ce jour la mémoire, les batailles et les rêves de leur peuple.
(Nombreuses sont les légendes entourant la naissance de la kora. Toumani Diabate en rapporte une autre, tout aussi belle, dans son site. )

La kora est constituée d’une grosse demi-calebasse de 40 à 60 cm de diamètre, évidée et percée d’un trou de 10 cm de diamètre et décorée plus ou moins richement. Elle est recouverte d’une peau de vache, de bœuf, de cerf ou de daim, parcheminée tendue mouillée, qui sert de table d’harmonie et dont dépend l’ampleur du son.
Le manche long d’environ 1 m 20 à 1 m 40 assure la liaison entre les principaux éléments vibrants de la kora (cordes et calebasse) et est fait traditionnellement d’une longue pièce de bois de vène appelée guénou ou guéni (palissandre du Sénégal).
Les cordes de la kora (à l’origine en fibres d’écorces de baobabs) reposent sur un grand chevalet en bois, maintenu sur la peau par la seule pression des cordes dont le nombre est généralement de 21.
Cependant, on rencontre parfois des koras équipées de 22 à 28 cordes, notamment en Casamance au Sénégal, et il existe même un modèle spécial de 32 cordes.
La plus grosse des cordes est appelée bajourou, ce qui signifie la mère-corde. Les boyaux d’autrefois ont été aujourd’hui remplacés par du fil de pêche de différents diamètres (de 0,5 mm à 2,40 mm – les cordes les plus basses sont parfois des tresses de fils de diamètre inférieur), voire des cordes de harpe chez les koristes professionnels. Les cordes sont traditionnellement accrochées au manche par des anneaux en peau de vache (ou de bœuf), serrés autour de celui-ci. Aujourd’hui, des chevilles en bois à friction ou des clés mécaniques (type guitare) peuvent équiper les koras afin de faciliter leur accordage. À l’autre extrémité, les cordes sont reliées par de la drisse à un cordier en passant par un chevalet en bois qui assure la liaison mécanique entre les vibrations des cordes et la peau.
On en joue debout ou assis, l’instrument devant soi, le manche bien en face, à hauteur des yeux. On empoigne les bulkalamo des deux mains et on joue avec les doigts (pouces et index) des deux côtés du chevalet, comme pour une harpe.

Sources :
http://www.jacquesburtin.com/koraFr.htm

LA KORA, FABULEUX INSTRUMENT DE MUSIQUE AFRICAIN


Photo Shutterstock

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