La mémoire musculaire est -elle un mythe?

La mémoire musculaire est -elle un mythe?

Tous les sportifs – et les sportifs du dimanche, je vais m’inclure 🙂 – ayant un jour subi une longue période sans solliciter leurs muscles  ont connu cette préoccupation : ressortir ses chaussures en suppliant les dieux du sport de n’avoir pas tout perdu. Tentons de nous rassurer en étudiant la mémoire musculaire, celle qui permet à notre corps et à notre geste de conserver cette précision dont nous aimons tant parler sur ce site.
En effet, les muscles ont une mémoire, ce qui permet aux sportifs de récupérer leurs performances sportives très rapidement même après une blessure ou après un arrêt prolongé de leur activité sportive. Le mécanisme est double, il y a vraiment la « mémoire » musculaire et la mémoire du mouvement et des mécanismes de récupération et d’adaptation  à mettre en œuvre que le cerveau stocke.

Plus qu’un phénomène de mémorisation tel qu’il est communément admis,  les muscles vont modifier leur structure afin de retrouver leur capacité rapidement même après l’arrêt de leur sollicitation par l’activité sportive. En effet, même si cela concerne surtout les fibres rapides (ou blanches), lors d’un entrainement régulier et intensif l’organisme va recruter toutes les fibres musculaires pour répondre au travail demandé. Lorsque le nombre de fibres disponibles est insuffisant, des cellules souches voisines vont être recrutées. Ces cellules vont recevoir un noyau codé génétiquement pour remplir la même fonction que les cellules musculaires sur-recrutées. Une fois ces cellules recrutées et définies, c’est par la voie mTOR que l’organisme va alors augmenter leur taille pour les rendre plus fortes (hypertrophie musculaire). Pour résumer lorsque le travail musculaire devient régulier et intensif, les fibres musculaires vont recevoir l’ordre de grossir , si le travail augmente l’organisme va recruter de nouvelles fibres (hyperplasie) puis les faire à nouveau grossir pour augmenter leur force et ainsi de suite.
Le muscle sollicité à nouveau, reprendra plus rapidement sa force et son volume s’il a été entrainé pendant une longue période précédant l’arrêt, tout simplement parce que la phase de recrutement de nouvelles fibres étant déjà faite, il ne restera plus que la phase d’hypertrophie.

A la reprise d’un entrainement adapté et d’une nutrition bien calculée, le sportif au repos, reprendra donc une densité, force et volume musculaire beaucoup plus rapidement que quelqu’un de non entrainé. C’est en grande partie ce qui explique qu’une personne ayant pratiqué une activité sportive intense pendant plusieurs années conservera les bénéfices santé de l’activité sportive (diminution des maladies métaboliques et cardio vasculaires) toute sa vie, contrairement à une personne non sportive. Sur le même principe on sait que de nombreuses pathologies sont issues de la réduction de la masse musculaire due à l’âge, le sportif en sera protégé car sa masse musculaire diminuera beaucoup moins du fait que le nombre de cellules sera supérieur à celui d’un non sportif.

L’autre mémoire musculaire est celle qu’enregistre le cerveau. En effet une pratique régulière d’un sport développe l’équilibre, la proprioception, les reflexes, la cognition et la mémorisation de processus de récupération (il conservera ses bénéfices toute sa vie et limitera ainsi le processus de vieillissement). Un sportif aura donc mémorisé des mouvements et des « réflexes » physiologiques qui expliqueront que sa pratique sera plus fluide à la reprise du sport qu’un débutant même dans une discipline différente.

On peut modérer ces affirmations en lisant cette  Contre-étude sur le site Bodyscience.

Pour voir si les adaptations au niveau génétique persistaient une fois que les gens arrêtaient de s’entrainer, des chercheurs ont demandé à 23 personnes sédentaires de venir en laboratoire pour exercer une de leurs jambes 60 fois pendant 45 minutes. Les participants ont répété cet exercice quatre fois par semaine sur une période de trois mois. Ils ont ensuite cessé pendant neuf mois, puis ont repris leur entrainement, mais cette fois-ci avec les deux jambes.

L’équipe a prélevé des biopsies de muscles (qui impliquaient d’anesthésier la peau et d’utiliser une aiguille afin d’extraire les cellules musculaires) avant et après les périodes d’exercice, et ils analysaient quels gènes étaient actifs dans les tissus musculaires de chaque jambe. Ils alternaient les jambes entrainées entre les jambes dominantes ou non dominantes des sujets pour éviter toute impartialité entre les jambes.

Les résultats ont montré que l’expression des gènes entre les deux jambes ne différait pas, même quand une jambe avait été entrainée dur pendant trois mois. Quelques indices suggèrent que l’entrainement pourrait avoir provoqué des changements épigénétiques durables, ou des modifications des marqueurs chimiques sur les gènes qui affectent la façon dont ils s’expriment, mais les résultats étaient trop timides pour conclure définitivement.

En conclusion, on peut tout de ême dire que le fait de faire du vélo, de jouer au tennis ou d’apprendre à marcher quand on est un petit enfant sont des choses qu’on ne peut pas totalement oublier. Les anciens joueurs de tennis ou les gymnastes à la retraite conservent probablement une mémoire presque instinctive de la façon d’activer leurs muscles pour faire un service ou pour faire un double salto arrière. Mais il n’en est pas de même pour la puissance musculaire nécessaire pour exécuter un saut parfait ou un service puissant.

Sources: 18 Mars 2016

Qu’est ce que la mémoire musculaire ?

Fitadium 

Et surtout la Contre-étude sur le site Bodyscience.

Pour voir si les adaptations au niveau génétique persistaient une fois que les gens arrêtaient de s’entrainer, des chercheurs ont demandé à 23 personnes sédentaires de venir en laboratoire pour exercer une de leurs jambes 60 fois pendant 45 minutes. Les participants ont répété cet exercice quatre fois par semaine sur une période de trois mois. Ils ont ensuite cessé pendant neuf mois, puis ont repris leur entrainement, mais cette fois-ci avec les deux jambes.

L’équipe a prélevé des biopsies de muscles (qui impliquaient d’anesthésier la peau et d’utiliser une aiguille afin d’extraire les cellules musculaires) avant et après les périodes d’exercice, et ils analysaient quels gènes étaient actifs dans les tissus musculaires de chaque jambe. Ils alternaient les jambes entrainées entre les jambes dominantes ou non dominantes des sujets pour éviter toute impartialité entre les jambes.

Les résultats ont montré que l’expression des gènes entre les deux jambes ne différait pas, même quand une jambe avait été entrainée dur pendant trois mois. Quelques indices suggèrent que l’entrainement pourrait avoir provoqué des changements épigénétiques durables, ou des modifications des marqueurs chimiques sur les gènes qui affectent la façon dont ils s’expriment, mais les résultats étaient trop timides pour conclure définitivement.

Ces résultats montrent que les muscles des individus ne s’accrochent pas très longtemps aux changements métaboliques qui sont associés à l’exercice. Cela s’explique plutôt bien d’un point de vue évolutionniste, disent les chercheurs, car le fait de maintenir des muscles dans cet état consomme beaucoup de calories.

 

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