Les neurones miroirs

Les neurones miroirs

Je me souviens précisément de ce jour de 2007 où, fascinés par le très sexy vendeurs de fenêtre arrivé à l’improviste un difficle lendemain de fête,  mon colocataire et moi-même, d’abord réticents (« mais pourquoi tu lui as ouvert au mec ») avons commencé à l’imiter.

Il se penchait, nous nous penchions, croisait-il les bras que nous en faisions autant, cela devient gênant quand il commença à onduler du bassin pour prendre les mesures d’encadrement desdites fenêtres…

Le copiant a merveille et affichant le même sourire béat que lui…Il nous vendit ces fenêtres doubles-vitrage avec toutes les options en 20mn.  Mais pourquoi Mr.Colloc et moi-même avions donc ainsi agit?

Réponse : l’empathie due à nos neurones miroirs.

Les neurones miroirs signifient que le cerveau réagit non seulement à soi mais aussi à son semblable. Fondamentales donc dans notre système de relation, ces neurones miroirs font partie de nos 100 milliards de neurones. Ils s’activent (en miroir) lorsqu’il y’ a geste et également, chez l’homme, lorsqu’il y’ a intention de geste.

Neurones miroirs : comment ça marche ?

La condition majeure pour que cela marche est d’avoir déjà présent dans notre répertoire moteur (notre gigantesque médiathèque interne de capacités d’action) l’acte simple à reproduire. La reproduction ou l’imitation d’un acte n’est possible que SI il existe des patterns moteurs déjà présents dans le cerveau de l’individu.

Des patterns moteurs peuvent être préexistants (renforcés par le sommeil paradoxal selon le professeur Jouvet) ; les neurones miroirs s’activent même en l’absence d’expérience motrice vécue, à condition d’avoir le répertoire dans notre cerveau. C’est ce qu’on appelle les comportements innés. C’est une bonne nouvelle, car nous ne sommes pas obligés d’avoir tout expérimenté pour être capables de le faire ou de l’apprendre ! Ouf ! ;-) Merci encore à notre extraordinaire plasticité cérébrale !
L’activité de ces neurones miroirs est en étroite corrélation au degré d’habileté ; plus je maîtrise une action, plus mon système miroir s’active lorsque je l’observe chez quelqu’un d’autre. D’où l’importance de la pratique. La familiarité visuelle n’est pas toujours suffisante. Il faut voir et agir.
De nombreuses expériences ont été menées. Fawzia Chélia-Héraut expose l’observation de l’activité des neurones miroirs de danseurs professionnels de sexe masculin, plus marquée s’ils observent des pas de danse qui leur sont spécifiques plutôt que ceux effectués par les danseuses, et vice-versa.

Ce système miroir est mis en place dès le plus jeune âge (on le voit bien dans le mimétisme de l’enfant, imitation à l’origine de son apprentissage) et serait déjà là probablement à la naissance. Des déficiences de ce processus mimétique seraient sources de pathologies.

Pour en savoir plus, je vous invite à consulter l’excellent article en français : http://www.parcoursduloupblanc.com/blog/neurones-miroirs

 

 

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