Marie Labarelle

Marie Labarelle

J’emprunte aujourd’hui les mots d’une femme que j’admire :
La designer Marie Labarelle.

les ciseaux de Marie Labarelle

Initialement architecte, sa sensibilité à l’espace et aux proportions enrichissent la mode très personnelle qu’elle crée. Convaincue que c’est en prise directe avec la matière qu’elle peut mieux exprimer son savoir-faire, Marie Labarelle a lancé sa marque de prêt-à-porter féminin en 2005.

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Sa créativité s’exerce dans la structure même du vêtement. Elle travaille directement sur le mannequin, en trois dimensions, ce qui lui permet de faire vivre l’imagination de la matière, de créer un cheminement sensuel du tissu sur le corps.
Ses créations sont l’occasion d’un dialogue élaboré entre la forme et le tissu.

Marie va bien au delà du vêtement, elle est de ces êtres qui savent faire naitre le rêve.
Sur le geste précis voici ses mots:
« Lorsque je suis concentrée sur ma pratique, à tirer des leçons de la répétition, la conscience de mon corps à la tâche glisse vers l’outil que je manipule (machine à coudre, épingle, fil, ciseaux) puis s’étend progressivement vers la matière même en transformation. Pour décrire cette expérience Maurice Merleau-Ponty appelle «être de chose» dans «Phénoménologie de la perception» , ou le philosophe Michael Polanyi parle de «conscience focale».
Je deviens matière, ou plus justement la matière en devenir, et c’est cette anticipation qui permet de produire le geste juste, le-quel donnera un nouvel état à la matière, nécessitant un nouveau diagnostique, poussant plus loin l’anticipation et ainsi de suite. L’ennui ne pointe pas dans cette pratique, il n’ y a même rien de plus élémentaire, ce phénomène porte le nom de rythme. Je m’oublie donc moi-même dans cette pratique, ou peut-être serait-ce plus exact de dire que je travaille alors dans un monde libéré de l’opposition dualiste entre dextérité et maladresse et que ceci à pour conséquence de pouvoir m’oublier. Grâce à la dextérité acquise par la répétition, je ne suis pas lasse, mais en éveil parce que j’ai acquis une technique d’anticipation. Cette anticipation se vit de l’intérieur non pas comme un futur proche, mais, parce qu’elle est régie par un rythme, comme un éternel maintenant. »le geste précis de Marie Labarelle

Toutes les informations sur http://www.marie-labarelle.com/

Boutique atelier : 34 rue des Petites Écuries, 75010 Paris, ouvert du mardi au samedi de 13h à 19h30.

Photographies: Anne Laure Camilleri

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